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Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/131

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Ô Zeus ! roi de l’éther subtil, force du monde,
Voici mes bras tendus vers toi, voici mes vœux :
J’ai l’horreur de la terre effrayante et profonde,
J’y crains encore l’amour et sa douleur en feu,
Et puisque désormais, plus rien ne m’est refuge,
Ni sous le ciel ouvert, ni dans le sol béant,
Anéantis mon être entier, ô toi qui juges,
Je repousse la mort et je veux le néant.


(Une grande lueur se fait, tombant des frises,
au-devant de la scène, — les deux bergers
revenus au milieu de la scène voient l’apparition
de Zeus et lèvent vers elle leurs bras.)



ZEUS, invisible


Écoute, ô toi, qui fus pour les hommes, Hélène,
Je me dévoile ici, moi Zeus, maître des Cieux ;
Ton cœur ne sut dompter ni le deuil ni la peine,
Bien qu’il connût l’amour, plus fort que tous les Dieux.
Le noir néant que ton désir invoque et prie
N’existe pas sous l’or tournant des firmaments,
Tout s’épouse et s’épuise, et tout se déparie,