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Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/49

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ACTE II


Scène première


HÉLÈNE ET MÉNÉLAS


HÉLÈNE
(à Ménélas)


Ainsi donc, j’ai dormi pour la première fois
Depuis vingt ans, calme et douce, en ma demeure,
Sans la peur de la nuit, sans l’angoisse de l’heure,
Gardant mon triste corps pour toi seul et pour moi.
Je n’ai pas demandé si j’étais encor belle
Ni à tes yeux, ni à tes mains, ni à tes bras,
Et mon cœur, apaisé d’être à nouveau fidèle
Goûtait l’ample douceur d’être tranquille et las.