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Page:Verhaeren - La Guirlande des dunes, 1907.djvu/75

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Dans une panne au fond des dunes
Que le lissier compact tient à l’abri du vent,
S’étend
Leur terre ocreuse et brune :
Un seigle nul, quelques maigres herbages,
Une rose parfois, des fruits qui n’ont point d’âge
Peuplent ce champ, comme à regret ;
Mais si pauvre que soit leur clos ou leur guéret,
Ils labourent et travaillent quand même ;
Et les enfants qu’autour de leur amour ils sèment
Travailleront comme eux, dès qu’ils en auront l’âge,
À augmenter, chaque an,
Péniblement,
Le mince et vain et torpide héritage.

Pourtant voyant la mer, toujours, là, devant eux,
La mer où bondissaient les barques des aieux
Dans la tempête et la houle rebelles,
Parfois l’un d’eux, l’aîné des gars,
Sans dire un mot, marche vers elle
Et part.
Ô sa fuite très loin vers les hasards !