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Page:Verhaeren - La Multiple Splendeur, 1907.djvu/125

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Un soir plein de reflets et de nuages d’or,
Du fond des cieux lointains, rayonne au cœur d’un port
Léger de mâts et lourd de monstrueux navires ;
L’ombre est de pourpre autour des aigles de l’Empire
Dont le bronze géant règne sur les maisons.
On écoute bondir, dans leurs beffrois, les cloches ;
D’héroïques drapeaux pendent aux frontons proches,
Et la gloire en tumulte envahit l’horizon.

Et c’est l’heure où le songe et l’effort se confondent,
Où l’on s’attarde, en regardant au loin la mer,
À rêver ce que sont et l’homme et l’univers
Grâce à l’Europe intense et maîtresse du monde.