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Page:Verhaeren - La Multiple Splendeur, 1907.djvu/129

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Et la dompte, sous son effort victorieux,
Comme un cheval fumant cabré dans la lumière.

Et l’Europe qui modela au cours des temps
La fruste Océanie et la jeune Amérique,
Avec les doigts savants de sa force lyrique,
Poursuit, comme autrefois, son travail exaltant.
Les grands lacs lumineux des Congos noirs la tentent,
Les vieux déserts semés d’oasis et de tentes,
L’équateur rouge et ses flores d’or éclatant.

Devant le masque cru des féroces idoles,
Elle apporte soudain de nouvelles paroles,
Elle déplie en des âmes mornes encor
L’aîle obscure qui soutiendra leur prime essor
Et sur des fronts étroits et durs que rapetisse
L’esclavage, la peur, l’effroi, la cruauté,
Sa main fait lentement, mais sûrement flotter
Quelque rêve futur qui serait la justice.