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Page:Verhaeren - La Multiple Splendeur, 1907.djvu/170

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Hantant nos cœurs et nos esprits
Et regardant les êtres et les choses,
Comme si, sous leurs paupières décloses,
S’ouvraient les yeux de l’infini.

Elles vibrent ainsi dans l’immense matière
Formant autour du monde, une ronde de feux ;
Sans qu’aucune ne soit une clarté première.

Pourtant, à voir leur or perdurer dans les cieux,
L’homme qui les créa de sa propre lumière,
Ivre de leur splendeur, en fit un jour : les Dieux.

Même aujourd’hui leur flamme apparaît éternelle,
Mais ne se nourrit plus de force et de beauté
Que grâce au sang de la réalité