Aller au contenu

Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qui bouge et rampe et s’allonge sous terre.

On circule dans le mystère,
L’œil et l’oreille au guet, le pas aventureux ;
Tout le travail se fait secret et ténébreux ;
La vaillance se mue en témérité sombre ;
On se sent le complice et le soldat de l’ombre ;
On ne se parle guère ; on ne pousse aucun cri ;
On creuse le sous-sol jusques à la nuitée
Et l’on attend patiemment
Que l’ennemi surpris,
Sinistrement, soit enfoui
Sous la terre éclatée.

Oh ! les moments de trouble et les heures d’ennui !
On les subit
Et l’on bougonne :
Tout est uni et morne et n’exalte personne.
Il est même des jours
Où l’on se sent si las, si lourd,