Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/236

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Quelques troupes, grâce à ce roi,
Y propagent l’exploit
De l’un à l’autre bout de sanglantes tranchées ;
Et l’Yser débordé y fait stagner ses eaux
Sur des vergers de ferme où jadis les oiseaux
Aux vieux pommiers en fleurs suspendaient leurs nichées.

Dixmude et ses remparts, Nieuport et ses canaux,
Et Furne, avec sa tour pareille à un flambeau,
Vivent encore ou sont défunts sous la mitraille.
Ô ciel bleu de la Flandre, aux nuages si clairs
Qu’on les prenait pour des anges traversant l’air,
Qui donc eût dit que tu serais ciel de bataille,
Un jour ?

Sous ta voûte, la gloire et le deuil tour à tour
Apparaissent et s’entremêlent.
Ô noms sacrés ! Keyem, Pervyse et Ramscappelle !
C’est près de vos clochers, en d’immenses tombeaux,
Qu’ils goûtent le repos,