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Page:Verhaeren - Les Ailes rouges de la guerre, 1916.djvu/27

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On les aime : ne sont-ils point simples et droits
Avec la pitié grande en leur âme profonde ?
Et quand s’étend en sa totale ampleur leur voix,
Ne couvre-t-elle point de sa clameur le monde ? »

Et l’on disait encor :
« Eux seuls tissent les rets où sera pris le sort :
Qu’un roi hérisse un jour de ses armes la terre,
Leur ligue contre lui arrêtera la guerre. »

Ainsi
S’abolissait l’effroi, le trouble et le souci
Et s’exaltait la foi dans la concorde ardente.
La paix régnait déjà normale et évidente
Comme un déroulement de jours, de mois et d’ans.
On se sentait heureux de vivre en un tel temps
Où tout semblait meilleur au monde ; où les génies
Juraient de nous doter d’une neuve harmonie ;
Où l’homme allait vers l’homme et cherchait dans ses yeux
On ne sait quoi de grand qui l’égalait aux dieux,