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Page:Verhaeren - Les Aubes, 1898, éd2.djvu/129

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Hardis et clairs, et face à face,
Car nous pacifions deux races,
Car nous faisons le bien, avec des mains rebelles,
Et nos consciences sont belles !

HORDAIN


Certes, j’ai l’âme plus sereine, qu’à la veille d’une bataille ! Toutes
les paroles qui justifient notre entente ont été dites depuis des siècles.

HÉRÉNIEN


S’il fallait des miracles, ils surgiraient aujourd’hui. L’air qu’on
respire, les horizons qu’on regarde, la fièvre qui nous bat les tempes, l’embrasement total dont chacun de nous n’est qu’une flamme présagent la justice nouvelle.

HORDAIN


Ma propagande fut incessante. D’abord absolument secrète. Plus tard, la surveillance se relâcha à tel point que ma prudence devenait un luxe. Depuis que le maréchal Harmenz, le seul qui fut un chef, est frappé de disgrâce, notre armée n’existe plus. Sans savoir rien de précis, nos