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Page:Verhaeren - Les Aubes, 1898, éd2.djvu/131

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HÉRÉNIEN


Toutes les mesures sont prises ; toutes les chances sont dans ma
main. Vous seul hésitez et tremblez : vous n’avez pas la foi, vous avez peur d’avoir confiance.

HORDAIN


Voici donc ce que je propose : demain, dès la nuit tombée, à sept
heures, ceux qui sont ici et tous nos amis donnent l’ordre à leurs hommes de marcher pacifiquement vers Oppidomagne. À cet instant, ce qui nous reste de chefs sera réuni pour fêter leur première victoire. Mon frère, avec trois bataillons qui nous sont acquis, fera la garde autour de leur débauche. Le mouvement des troupes partira de l’Est, se dirigera en même temps vers les portes de Rome et de Babylone : il y aboutira une heure après.

HÉRÉNIEN


La porte de Rome est trop proche du Palais de la Régence. Les premières troupes devront entrer par celle de Babylone et se répandre dans les quartiers plébéiens. Ah ! vous verrez quel peuple admirable est le nôtre, comme il vous recevra, vous acclamera, vous soufflera son âme