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Page:Verhaeren - Les Aubes, 1898, éd2.djvu/50

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HÉRÉNIEN


Je suis de ceux que l’on écoute. Oppidomagne est la ville où
j’ai grandi, souffert, combattu pour mes idées qui sont les plus belles qu’un homme puisse porter dans la tête. J’aimais Oppidomagne quand elle semblait invincible. Aujourd’hui, je veux ma place au rang de ceux qui meurent pour elle. Et je la veux pour tous ceux qui sont là, pour tous ceux que j’ai croisés sur ma route. C’est moi qui leur ai crié de me suivre. J’ai refoulé vers le courage le flot qui dévalait vers les lâchetés.

L’OFFICIER


Je sais qui vous êtes, mais ne puis changer les ordres reçus.

HÉRÉNIEN


Quels sont ces ordres ?