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Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/118

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« Rome n’éblouit point leurs yeux
« De ses héros ni de ses dieux
« Pareils à une armée
« Et leur ville n’est qu’un hangar
« Que trouent les trains, de part en part,
« À travers les fumées. »

Ainsi marchant par nos chemins,
Avec leurs flûtes dans leurs mains,
S’entretenaient, non sans sourire,
Mœlibée et Tityre ;
Soudain un vieux berger, qui savait plus d’un chant,
S’arrêta devant eux sur le bord de son champ
Et lentement se prit à dire :

« Les gens qui sont d’ici
« Aiment la peine et le souci,
« Et leur ciel inclément et leur terre indocile.
« Ils acceptent leur sort et n’en veulent changer