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Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/142

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Pluie aimante, lavez mes yeux
Pour qu’ils soient clairs comme l’audace
Et que les bourgs par où je passe
Sentent flamber mon cœur en feu.

Et vous, soleil, dorez ma tête,
Dorez mes seins, et tout mon corps
À l’heure où l’amant le plus fort
Courbe ma chair sous sa conquête.

Vents, dénouez mes longs cheveux
Et brûlez-en mes amoureux.