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Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/75

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Pas un aulne, pas un tilleul,
Qui ne doive à moi seul et sa vie et sa force.
Et mon cœur qui surveille et m’écoute en mon torse
Me dit toujours que je fais bien.


JACOB

C’est un bonheur de posséder ainsi son bien.


BENOIT

D’une poussée et d’une haleine,
Il m’arrive au printemps d’aller au fond des plaines,
Jusqu’à mon champ des Trois Chemins.
Tout y est calme et je n’entends que l’alouette.
Alors, sans la choisir, je prends entre mes mains,
Qui prudemment l’émiettent,
Une motte de terre où l’orge doit lever,
Et quand je vois le grain qui me semble couvé,