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Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/86

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Droite et subite
Des truites
Au fil luisant de la rivière.

Avec des fleurs de pourpre aux deux coins de sa bouche
Elle s’étend ensuite et rit et se recouche,
Les pieds dans l’eau, mais le torse au soleil ;
Et les oiseaux vifs et vermeils
Volent et volent,
Et l’ombre de leurs ailes
Passe sur elle.

Ainsi fait-elle encor
À l’entour de son corps
Même aux mois chauds
Chanter les flots.
Et ce n’est qu’en septembre
Que sur les branches d’or et d’ambre,
Sa nudité
Ne mire plus dans l’eau sa mobile clarté.