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Page:Verhaeren - Les Flammes hautes, 1917.pdf/133

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Et comme heureux d’être en danger,
Entre d’un pas preste et fébrile
Dans la fournaise qu’est ma ville.


Le sort t’y sera dur
Aux détours sinueux de son dédale obscur,
Et chaque jour sera mise à l’épreuve
Ta force neuve ;
Il te faudra en même temps
Être souple et têtu, fol et prudent,
Avide et réfréné dans ta dure victoire
Et déchaîner tes bonds et mesurer tes sauts
Et délier en toi ou serrer le faisceau
De tes cent dons contradictoires.


Vois-tu,
L’ombre a fermé les yeux des paisibles vertus :
L’ordre qu’imposent au monde et la force et l’audace
A tout à coup changé, pour les peuples, de face.
Et la foule se lève et parle, et crie, et veut.