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Page:Verhaeren - Les Flammes hautes, 1917.pdf/38

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Si bien que tout s’y noue en une force unique
Se resserrant toujours de bureaux à bureaux
Et qu’il ne faut qu’un seul, mais lucide cerveau
Pour mener vers son but tant d’essors mécaniques.

C’est lui, lui seul, qui juge et tout à coup décide ;
Où d’autres ne voient rien, lui seul il aperçoit ;
Il est de rêve ardent, s’il est de calcul froid,
Et l’heure du danger lui apparaît splendide.

Parfois quittant la page où ses notes s’étalent,
Le front contre la vitre, il se complaît à voir
D’autres maisons, là-bas, se dresser dans le soir
Et pousser vers les cieux leurs enseignes rivales.

De haut en bas s’illuminent leurs cent fenêtres
Qui braquent leur clarté vers sa maison à lui
Et, derrière un carreau, il voit passer aussi
L’homme qui le jalouse et l’abattra peut-être.