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Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/161

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Vers les révoltes acharnées,
De ville en ville, au loin, sur les routes du vent.

Seuls, peut-être, seuls tes poètes
Pourraient répondre à la tempête
Et diriger vers des horizons clairs, l’essaim
Des paroles et les traduire.
Mais ils s’en vont par tels chemins
Loin des foyers humains,
Vers la conquête d’un Empire
Dont ils seraient les maîtres — seuls.

Et l’espace pareil à un linceul
Ne recueille que plainte et que douleur mort-nées
Et la clameur des cheminées,
Noires syrinx d’ombre et de tôle,
Depuis les mers jusques au pôle,
N’est qu’un chaos d’inutiles paroles.