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Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/175

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À CEUX QUI PARTENT

 
Tandis qu’au loin, là-bas, des navires s’éclairent,
Toutes leurs voiles battant l’air,
Au ras des vagues, sur la mer,
Comme des aigles d’or passent les vents solaires.

Les flots s’enflent, géants et fous.
Bons matelots, embarquez-vous.

L’aube est fière, l’heure est belle comme la gloire ;
La côte entière est comme un seuil,
Pour les pas larges de l’orgueil
Qui vont rôdant de promontoire en promontoire.

Les flots s’enflent, géants et fous.
Bons matelots, embarquez-vous.