Aller au contenu

Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Des oiselets, pareils à des joyaux,
Volent de hêtre en chêne, et de chêne en bouleau ;
Les troncs luisent, ainsi que des écailles ;
Mille sèves, au ras du sol, travaillent ;
L’ombre est légère et le chemin vermeil
Et les buissons des fleurs et des ramures,
Autant que la guerrière et son armure
Semblent dressés, soudain, en gerbes de soleil.

Elle est joyeuse et tout son être
Vit de courage et rayonne de foi.

L’homme qui fut, depuis mille et mille ans, le maître
Et l’empereur du monde a laissé choir
Sa force et son pouvoir,
Un soir,
Et de ses mains belles et fières
La guerrière
Les relevant, les tient brandis contre la mort.

Et c’est elle qui, désormais, sera le sort.
Son front règne, ses bras fermes semblent des barres
Où se casse l’assaut des révoltes barbares ;
Son corps est souple et vit ; ses yeux