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Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/100

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— Cercles environnés de pétales de flammes —

Brûlent, à travers leur ardeur, nos âmes.

Les fleurs les plus simples, les phlox et les lilas,
Au long des murs, parmi les pariétaires,
Croissent, pour être proches de nos pas ;
Et les herbes involontaires,
Dans le gazon où nous avons passé,
Ouvrent les yeux mouillés de leur rosée.

Et nous vivons ainsi avec les fleurs et l’herbe,
Simples et purs, ardents et exaltés,
Perdus dans notre amour, comme, dans l’or, les gerbes,
Et fièrement, laissant l’impérieux été
Trouer et traverser de ses pleines clartés
Nos chairs, nos cœurs, et nos deux volontés.