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Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/107

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XX


Hélas ! lorsque le plomb des maladies,

Avec mon sang torpide et lourd,
Avec mon sang de jour en jour
Plus torpide et plus lourd,
Coulait, parmi mes veines engourdies ;

Lorsque mes yeux, mes pauvres yeux,
Sur mes longues mains pâles
Suivaient, avec hargne, les empreintes fatales
Du mal insidieux ;

Lorsque ma peau séchait comme une écorce,
Que je n’avais plus même assez de force
Pour imprimer ma bouche en feu contre ton cœur,
Et baiser, là, notre bonheur ;