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Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/58

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Contre les deuils cachés dans l’avenir,

Contre le temps qui fixe à toute ardeur sa fin,
Contre notre terreur, contre nous-mêmes enfin,
Blottissons-nous, près du foyer,
Que la mémoire en nous fait flamboyer.

Et si l’automne obère
À grands pans d’ombre et d’orages planants,
Les bois, les pelouses et les étangs,
Que sa douleur du moins n’altère
L’intérieur jardin tranquillisé,
Où s’unissent, dans la lumière,
Les pas égaux de nos pensées.