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Page:Verhaeren - Les Plaines, 1911.djvu/149

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Et le curé se lève et parle avec lenteur
Du ménage futur et des enfants à naître
Et de l’espoir qui tout à coup lui monte au cœur,
Qu’un des garçons se fera prêtre.

Et le soir de septembre envahit l’horizon
Et baigne et ralentit et disperse la fête ;
Et des pas inégaux battent la nuit muette
Et s’éloignent aux horizons.

Avec sa lourde jupe à moitié dégrafée
La fermière a gagné la grand’chambre là-haut,
Et range en un tiroir son corsage à rinceaux
Et ses manches ébouriffées.

Quant au fermier, il est allé lâcher les chiens,
Prendre un coup d’air et verrouiller dûment les portes ;
Si quelque franc valet presse une gouge accorte,
Il passe et rentre et ne voit rien.