Aller au contenu

Page:Verhaeren - Les Rythmes souverains, 1910.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



Un cri s’élève, et vole, et frappe, et puis s’étend
D’Ardenne en Vermandois, et de Flandre en Luzarche ;
Et les glaives au clair et les pennons en marche,
Dès que passe ce cri, hérissent l’Occident.

Ô ces milliers de pas, sur ces milliers de routes,
Ô ce bruit régulier, fourmillant et profond,
Dont tressaillent les eaux, dont s’émeuvent les monts,
Et que les morts sous terre écoutent ;
Bruits étouffés sous bois, bruits éclatés dans l’air,
Bruits qui montent soudain et tout à coup s’affaissent,
Comme si par instants des quartiers de falaise
Croulaient et s’abîmaient en mer.