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Page:Verhaeren - Parmi les cendres.djvu/15

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tout ce qu’il y a de profond et de secret en nous-mêmes ; une race entière se confesse pour ainsi dire dans chacun de ses monuments.

C’est ainsi, n’est-ce pas ? que vous comprenez la patrie ou plutôt ces morceaux de patrie que sont les villes des Flandres. Vous leur avez voué votre attention d’abord, votre amour ensuite, votre art enfin. Vous connaissez leurs rues silencieuses où le pas d’un passant sur le trottoir fait que tous les petits rideaux des fenêtres se soulèvent et que chacun vient épier celui qui trouble le silence ; vous savez leurs places que des bâtisses illustres décorent et qu’ensanglanta jadis la lutte des foulons contre les tisserands et des brasseurs contre les bouchers ; vous avez entendu les bour-