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Page:Verhaeren - Parmi les cendres.djvu/23

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soit brûlant de ferveur et de confiance. Il se cache en notre âme. On ne le peut toucher, ni voir. Pourtant il est aussi réel que notre présence sur la terre.

Notre passé tout au contraire est visible et palpable. Il s’est fait pierre en nos demeures et en nos monuments. Depuis le onzième ou le douzième siècle, nous symbolisons par les constructions cruciales de nos églises et notre idéal et notre foi. Nous ornons nos temples d’une décoration à la fois réaliste et pieuse, pour dévoiler et nuancer ainsi toute notre pensée. Dès le treizième siècle, notre fierté civique s’est affirmée et consolidée dans mille beffrois. Ils se dressent dominant nos maisons privées et nos places publiques pour que l’on sache que cette fierté doit être plus