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Page:Verhaeren - Parmi les cendres.djvu/46

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pas l’ascétisme mais aiguisait le désir. Le peuple d’Anvers se distinguait de celui des autres villes, ses voisines par son large abandon à l’instinct ; le peuple de Bruges, tout au contraire, se surveillait et s’éduquait dans la solitude, le recueillement et le silence.

Ce ne fut qu’à l’âge de seize ans que je fis connaissance avec la cité de Memling. Je m’y arrêtai une première fois, en allant faire un séjour à Ostende. Je fus étonné. Je ne pus comprendre qu’une autre ville flamande fût aussi différente de celle que je connaissais. Les rues étaient froides, peu visitées. La Grand’Place avec l’immense beffroi était vide. Elle ne m’enseignait pas l’héroïsme : elle ne me disait que la déréliction.

Quand je revins plus tard faire un