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Page:Verhaeren - Petites Légendes, 1900.djvu/39

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Où ses pâles et menus doigts

Ornaient de fleurs et de rinceaux, le bois

Humide et cru des sabots rouges.


Il était laid, mais son dos ridicule

Était, aux yeux des gens crédules,
La vraie armoire du bonheur.
Mie Hazewel l’aimait, avec ferveur,
C’était une rusée et benoîte personne
À l’œil finaud, au nez futé,
Qui savait l’art d’escamoter les hommes

De son côté.


Bien que cliente et que voisine,

Il ne la vit jamais
L’attendre et le guetter, quand il rentrait
Par le préau des Ursulines.
Elle affectait ne point savoir
Jusqu’où montait son grand pouvoir,
Si bien que, l’éprouvant obstinément discrète,
Lui-même il la poussait aux vœux et aux requêtes,
Dès qu’elle entrait chez lui, le samedi,
Mettre de l’ordre, dans sa boutique,
Et disposer, côte-à-côte, sur l’établi,

L’arroi luisant des sabots clairs et identiques.


Elle aimait bien la Vierge au Manteau Froid,
Elle aimait bien le petit homme,