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Page:Verhaeren - Petites Légendes, 1900.djvu/42

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Alors, selon l’usage, au premier coup

De l’heure en pleurs sur la paroisse,
Les yeux sournois, la voix narquoise,
Nol y jeta sa chatte et son matou ;

Et le minuit sonna son dernier coup.


Et ce fut un délire effrayamment obscène :

Les mains cherchant les mains, tous les voisins
Firent la chaîne,
Autour du feu de leur vengeance et de leur haine.
Ils ricanaient devant l’horreur
Des deux bêtes folles de peur,
Ils les voyaient dans le foyer grandir
Et, tout à coup, comme deux flammes,
Hors des flammes, bondir,
Le poil rouge, les regards fous,
Cherchant à fuir, n’importe où…
Les ruades et les poussées
Les repoussaient vers les flammes entrelacées.
La rue au loin illuminait de sang
Les carreaux verts des pignons blancs ;
Jusqu’à l’Hôtel de la Guirlande
Se déroulait la sarabande ;
Les dos houlaient, les pieds mordaient le sol,
On croyait voir des bras s’unir pour des viols
Quand les couples passaient et repassaient,
Devant les feux,

Avec toujours plus d’affre et de folie aux yeux.