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Page:Verhaeren - Petites Légendes, 1900.djvu/59

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La Saint-Pierre




Les poils luisants, les crins lavés,

Dès le matin, les chevaux plaquent
Leurs sabots lourds, parmi les flaques

Du vieux pavé.


Des gars patauds et gauches,

Un mouchoir rouge autour du cou,
Les poings ornés d’un fouet de houx,

Les cravachent et les chevauchent.


Leur tumulte galope et s’exaspère :

Il fait trembler, en leurs châssis
Les carreaux verts, les carreaux gris,

Par où regardent les commères.


Autour des seuils,

Les filles rient, les filles crient,
Et gaillardes, font bon accueil
Aux gars, dont les blouses au vent gonflées,

Semblent des ventres d’épousées.