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Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/144

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poèmes, iiie série


Des actions plus belles que tout rêve ;
Leur attitude est belle, ainsi qu’un glaive.
Et parmi l’or de l’herbe et des étangs
Et les marbres des bords, rien ne paraît meilleur
Que de les voir se regarder longtemps
Et refléter leur mutuel bonheur
Dans les miroirs de leurs yeux nus.

En guirlande tressée, avec leurs doigts menus,
Mains dans les mains et leurs âmes penchées
Sur les marais de lie
De ma mélancolie,
Ensemble, elles se sont approchées.

Et la première, avec ses longs cheveux,
M’efface au front la rougeur des aveux ;
Elle, qui sait ma vie antérieure !
Pieusement, elle écoute me rabaisser moi-même,
Me confesser de mes souillures à mon baptême,
Et pour chaque péché son doux pardon
Est si profond — que c’est elle qui pleure.

Sa sœur est blanche, comme un dimanche.