Aller au contenu

Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
poèmes, iiie série

Souillés, en des miroirs tentateurs et lascifs ;

Ce sont ses fiers serments muets, faits à soi-même.
Qu’il a biffés, comme on entaille un diadème ;

Et le geste de son vouloir en coup d’éclair
Qui gît inerte et qu’il ne peut redresser clair.

Le fossoyeur, au son des glas,
Bêche le coin des ifs et des trépas,
Depuis des temps qu’il ne sait pas.

Voici son rêve, éclos en joie et oubliance,
Qu’il a lâché dans les soirs noirs de la science.

Qu’il a vêtu de plume et de flamme cueillies
— Ailes rouges — aux vols passants de la folie,

Qu’il a lancé, parmi les loins inaccessibles.
Là-haut, vers la conquête en or de l’impossible.
Et qui retombe en lui des grands cieux réfractaires.