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Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/405

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comme ça

vil qu’on ne peut le croire : il fut lâche et plus vil qu’il n’est même coutume dans le milieu où sa beauté le jetait. Marinette était, non une bonne fille, mais un adorable, mais une délicieuse, mais une douce, mais une amiable, mais une chère enfant dont Charles tomba éperdument amoureux.

La joliesse de la créature innocentait en quelque sorte de cette non commerciale faibliblesse ce trafiquant de charmes pour tout sexe.

Petite à proportion et en proportion de sa hauteur de taille à lui, mignonne juste autant qu’il était robuste, elle formait avec lui comme une antithèse qui eût été la plus parfaite et le plus désirable des harmonies. Maigrelette plutôt que grassouillette, sans qu’on pût dire pourtant laquelle des deux nuances remportait ou ne l’emportait pas ; très brune sans trop de cheveux et que joliment ébouriffés ou raplatis, selon le conseil matutinal ou vespéral de son miroir ; des yeux petits, un peu chinois, longs et plus luisants encore que brillants, le nez peut-être un peu gros, mais très bien fait et point trop court ; bouche grande et grosse aux dents larges, d’une blancheur chaude et bien montrées quand fallait ; rouge sans vinaigre et grasse sans pommades, la bouche où parfois passait, comme sans affectation, un bout de langue rose. Menton court