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Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, II.djvu/132

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voyage en france par un français

solidité d’unité. Sa vocation était de rester un épisodique, un fragmentier, un essayiste de petite volée, quelque chose comme un Xavier de Maistre aigrelet, et le voilà gonflé aux proportions d’un Balzac pour rire ! N’est-ce pas le plus abominable avortement de son talent de cigalier venimeux et d’aigre cigale au cri dur, mais vibrant et non sans grâce méchante, que ce subit plagiat, grossier, impudent, honteux, que cette soudaine imitation, effrontée malhonnête de Flaubert et des autres, de leurs tournures, de leurs tics…, de leurs idées, pêle-mêle, l’un dans l’autre, grosso modo, sans le moindre respect de soi-même et du lecteur, — ah, le lecteur ! Mais passons sur l’absolu manque de mérite à mes yeux de M. Alphonse Daudet, si populaire — et c’est naturel — dans le public, lugubrement crétin, actuel, si camarade parmi les littérateurs, et ça se comprend, il est très influent en librairie — et finissons-en avec ce « signe-des temps », en dénonçant une fois de plus (car on commence à arracher son masque à ce faux honnête homme de lettres) l’odieux système politique et social de l’ex-obligé, du courtisan de l’Empire, tourné républicain écœurant, système de dépréciation injurieuse du passé et du présent s’il est faible, système de piétinement sur les morts et d’insulte aux vaincus persécutés, mais ce qu’il y a