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Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/278

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perfectionne, plus aussi il se dépouille de son caractère surnaturel et tend à se confondre dans l’idéal social et humanitaire.

L’homme, comme être naturel, n’a pas plus une destination surhumaine que les plantes, les animaux n’ont une destination au-dessus de leur nature. Chaque être est destiné à être seulement ce qu’il est, et il atteint sa destination en atteignant l’existence. La destination de l’homme, c’est d’arriver à la plénitude de son existence, par le complet développement de toutes ses facultés et la complète satisfaction de tous ses besoins. Voilà quel doit être son but, voilà quelle est la perfection suprême à laquelle il doit tendre.

Perfection n’est pas absence de besoins, comme l’enseigne le christianisme, mais bien satisfaction des besoins.

La perfection du monde n’a pas son fondement dans un être imaginaire et au-dessus de lui ; elle se fonde sur ceci, que tous les êtres réels qui habitent l’univers ont besoin les uns des autres et se complètent. La société n’a pas d’autre loi que, par le travail et la science, par le développement de la solidarité entre les hommes, de réaliser un ciel terrestre[1].

  1. « C’est ainsi que du ciel la société a été graduellement ramenée sur la terre… puisque le but personnel que le théolo-