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Page:Verne, Laurie - L’Épave du Cynthia.djvu/103

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CHAPITRE VII

l’opinion de vanda


Au commencement, Erik, tout entier à la ferveur du sacrifice, se jeta à corps perdu dans la vie de pêcheur, en essayant de bonne foi d’oublier qu’il en eût connu une autre. Toujours levé le premier, il était le premier aussi à parer la barque de son père adoptif, à tout préparer pour que maaster Hersebom n’eût plus qu’à empoigner la barre et partir. La brise manquait-elle, Erik prenait les lourds avirons, ramait avec emportement, semblait chercher les besognes les plus rudes et les plus fatigantes. Rien ne le rebutait, ni les longues stations dans le tonneau à double fond, où le pêcheur de morue attend que le poisson morde sa ligne, ni les préparations variées par lesquelles doit passer sa capture, lui ôtant d’abord la langue, qui est un morceau des plus délicats, puis la tête, puis les os, avant de la jeter dans le réservoir, où elle subit sa première salaison. Quel que fût son