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Page:Verne, Laurie - L’Épave du Cynthia.djvu/164

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l’épave du cynthia.

à réaliser ce desideratum géographique. L’intelligente libéralité de deux armateurs scandinaves et le concours du gouvernement suédois lui avaient permis d’organiser l’expédition dans les conditions mêmes qu’il croyait propre au succès.

C’était le 21 juillet 1878 que Nordenskjöld avait quitté Tromsöe, à bord de la Véga, pour tenter d’atteindre le détroit de Behring en passant au nord de la Russie et de la Sibérie. Le lieutenant Palanders, de la marine suédoise, commandait le navire, à bord duquel se trouvait, avec le chef et l’inspirateur du voyage, tout un état-major de botanistes, de géologues, de médecins et d’astronomes. La Véga, spécialement aménagée pour l’expédition, sur les plans même de Norderskjöld, était un navire de cinq cents tonneaux, récemment construit à Brême et muni d’une hélice avec une machine de soixante chevaux. Trois bateaux à charbon devaient l’accompagner jusqu’à des points déterminés et successifs sur la côte sibérienne. Tout était prévu pour une campagne de deux ans, s’il devenait nécessaire d’hiverner en route. Mais Nordenskjöld ne cachait pas son espoir d’arriver avant l’automne au détroit de Behring, grâce à la précision des mesures qu’il avait prises, et toute la Suède partagea son espoir.

Partie du port le plus septentrional de la Norvège, la Véga arrivait, le 29 juillet, à la Nouvelle-Zemble, le 1er août, à la mer de Kara, le 6 août, à l’embouchure de l’Yeniseï. Le 9 août, elle doublait