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Page:Verne, Laurie - L’Épave du Cynthia.djvu/189

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passagers imprévus.

deux ou trois reprises, le commandant et M. Schwaryencrona lui adressèrent la parole. Il ne daigna même pas leur répondre, ou ne répondit que par gestes.

Cela ne l’empêcha pas, d’ailleurs, à la fin du repas, et tout en se servant libéralement d’un cure-dent gigantesque, de se renverser sur sa chaise et de s’adresser comme suit à M. Marsilas :

« Quel jour serons-nous à Gibraltar ?

— Le 19 ou le 20, je pense », répondit le capitaine.

Tudor Brown tira un calepin de sa poche et consulta son calendrier.

« Cela nous mettrait le 22 à Malte, le 25 à Alexandrie, et, pour la fin du mois, à Aden », reprit-il, comme se parlant à lui-même.

Là-dessus, il se leva, remonta sur le pont et se remit à arpenter la dunette.

« Un joli compagnon de route que le comité nous a octroyé là ! » ne put s’empêcher de remarquer M. Marsilas.

M. Bredejord allait lui donner la réplique, quand un vacarme épouvantable, éclatant au haut de l’escalier, lui coupa la parole. C’étaient des cris, des aboiements, des voix confuses. Tout le monde se leva et courut sur le pont.

L’algarade était causée par Klaas, le grand chien groenlandais de maaster Hersebom. Il semblait que la mine de Tudor Brown ne lui revînt pas, car, après avoir témoigné son hostilité par des grognements sourds en le voyant passer et repasser auprès