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de serdze-kamen à ljakow.

voyageurs, qui avaient naturellement espéré, en retrouvant la Véga, présenter leurs hommages et leurs félicitations au grand explorateur. Mais cette déception ne devait pas être la seule.

À peine entrés au carré des officiers, Erik et ses amis apprirent que la Véga avait eu, trois jours plus tôt, la visite d’un yacht américain ou du moins de son propriétaire, M. Tudor Brown. Ce gentleman avait apporté des nouvelles du monde extérieur, dont les internés de la baie de Koloutchin étaient naturellement très friands. Il leur avait appris ce qui se passait en Europe depuis leur départ, l’anxiété que la Suède et toutes les nations civilisaient éprouvaient sur leur sort, l’envoi de l’Alaska à leur recherche. Ce M. Tudor Brown venait de l’île de Vancouver, sur le Pacifique, où son yacht l’attendait depuis trois mois.

« Mais, du reste, vous devez le connaître ! s’écria ici un jeune médecin attaché à l’expédition, car il nous a dit s’être embarqué d’abord avec vous, et ne vous avoir quittés à Brest que parce qu’il doutait de vous voir mener votre entreprise à bonne fin…

— Il avait en effet d’excellentes raisons pour en douter, répliqua froidement Erik, non sans un frémissement intérieur.

— Son yacht se trouvant à Valparaiso, il lui a télégraphié d’aller l’attendre à Victoria, sur la côte de Vancouver, reprit le jeune médecin ; puis, il s’y est rendu lui-même par la ligne de Liverpool à