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l’épave du cynthia.

long que rattachent sous les pieds des courroies de cuir, et sur lesquelles les paysans norvégiens, s’aidant d’un fort bâton pour se lancer et accélérer leur course, franchissent avec une rapidité merveilleuse des distances de plusieurs milles.

Cette année-là, la fête allait être complète chez les Hersebom. On attendait Erik. Une lettre de Stockholm annonçait son arrivée pour la veille même de Noël. Aussi ni Otto ni Vanda ne pouvaient-ils tenir en place. À tout instant ils couraient à la porte pour voir si le voyageur n’arrivait pas. Dame Katrina, tout en les réprimandant de leur impatience, la partageait pleinement. Seul, maaster Hersebom fumait silencieusement sa pipe, semblant partagé entre le désir de revoir son fils adoptif et la crainte de ne pas le garder assez longtemps.

Pour la centième fois peut-être, Otto était allé à la découverte, quand il revint tout à coup en criant :

« Mère ! Vanda ! je crois que c’est lui ! »

Tout le monde se précipita vers la porte. Au loin, sur la route de Bergen, on distinguait effectivement un point noir.

Ce point noir grandit rapidement, prit la forme d’un jeune homme, vêtu de drap sombre, coiffé d’un bonnet de fourrure et portant gaillardement sur ses épaules un havresac en cuir verni. Il était monté sur des souliers à neige et se rapprochait à vue d’œil.