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Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/184

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de maîtriser. Son compagnon n’y met pas moins d’insistance que lui. Cependant, en quoi cela peut-il les intéresser que ces deux wagons se soient détachés ? Ils n’ont même pas de bagages dans le fourgon de queue ! Est-ce donc feu le mandarin Yen-Lou auquel ils se dévouent à ce point ?… Est-ce pour cette raison que, dans la gare de Douchak, ils observaient si obstinément le wagon qui renferme le corps du défunt ?… Je le vois bien, le major trouve cette façon d’agir extrêmement suspecte.

Le train commence sa marche à reculons, dès que nous avons repris nos places. Le baron allemand essaie de récriminer ; mais le seigneur Faruskiar lui lance un regard si farouche qu’il ne s’expose pas à en recevoir un second et retourne maugréer en son coin.

Le petit jour s’annonçait vers l’est, lorsque les deux wagons sont signalés à un kilomètre, et le train vient doucement les rejoindre, après une heure de marche.

Le seigneur Faruskiar et Ghangir ont voulu assister au rattachement des voitures qui fut fait avec toute la solidité possible. Le major Noltitz et moi, nous observâmes que tous deux échangeaient quelques paroles avec les trois autres Mongols. Après tout, il n’y a pas lieu de s’en étonner, puisque ce sont des compatriotes.

Chacun remonte alors en wagon, et le mécanicien force de vapeur afin de regagner une partie du temps perdu.

Néanmoins le train n’arrive à Kachgar qu’avec un retard assez considérable, et il est quatre heures et demie du matin, lorsqu’il entre dans la capitale du Turkestan chinois.