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Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/216

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est tout ragaillardi, tout rassuré. Il n’entrevoit plus d’obstacles, il arrivera à bon port.

« J’engraisse au fond de cette boîte, me dit-il.

— Défiez-vous, répondis-je en riant, car vous ne pourriez plus en sortir ! »

Je lui raconte alors l’incident du mariage Ephrinell-Bluett, et comment cette union va être célébrée le lendemain en grande pompe.

« Ah ! fit-il en poussant un soupir, ils ne sont pas obligés d’attendre Pékin, eux !

— Sans doute, Kinko, mais il me semble qu’un mariage contracté en de telles conditions ne doit pas être bien solide ! Après tout, cela regarde ces deux originaux. »

À trois heures du matin, il y eut un arrêt de quarante minutes à la gare de Tchertchen, presque au pied des ramifications du Kouen-Lun. Aucun de nous n’a rien vu du pays triste et désolé, dépourvu d’arbres et de verdure, que le railway traverse en remontant vers le nord-est.

Le jour revenu, notre train court sur cette voie ferrée de quatre cents kilomètres qui sépare Tchertchen de la station de Tcharkalyk, tandis que le soleil caresse de ses rayons l’immense plaine toute éblouissante d’efflorescences salines.


――――――――


XIX


À mon réveil, il me semble que je sors d’un mauvais rêve. Il ne s’agit point de ces songes qui demandent à être interprétés d’après les principes de la Clef d’Or. Non ! rien n’est plus clair. Le chef de bandits Ki-Tsang, qui a préparé un coup de main pour s’emparer du trésor chinois, fait attaquer le train dans les plaines du Gobi