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Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/274

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— Allez, vous dis-je. »

Et je le vois s’accrocher des deux mains aux soupapes et peser de tout son poids sur leurs leviers.

« Mais allez donc ! » me crie-t-il.

J’escalade le tender, je franchis le fourgon, je réveille Popof, hurlant de toutes mes forces :

« À l’arrière… à l’arrière ! »

Quelques voyageurs, brusquement tirés de leur sommeil, se hâtent de quitter les premiers wagons…

Soudain retentit une effroyable explosion, qui est suivie d’une violente secousse. Le train éprouve d’abord comme un mouvement de recul ; puis, emporté par la vitesse acquise, il continue de rouler pendant un demi-kilomètre…

Il s’arrête enfin…

Popof, le major, M. Caterna, la plupart des voyageurs, nous sautons aussitôt sur la voie…

Un enchevêtrement d’échafaudages apparaît confusément au milieu de l’obscurité au sommet des piles qui doivent porter le viaduc de la vallée de Tjou…

Deux cents pas plus loin, le train du Grand-Transasiatique était englouti dans l’abîme.


――――――――


XXV


Et moi qui demandais des éléments de chronique, qui craignais les ennuis d’un voyage monotone et bourgeois de six mille kilomètres, au cours duquel je n’aurais rencontré ni une impression ni une émotion susceptibles de revêtir la forme typographique !