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Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/124

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face au drapeau.

Amérique !… Soit ! L’homme qui est devant moi me dira ce que j’ai le droit de savoir. Je me souviens que le comte d’Artigas et lui parlaient la langue anglaise… Il me comprendra et ne pourra refuser de répondre à mes questions.

Dans ma pensée, cet homme doit être le capitaine de la goélette Ebba.

« Capitaine, lui dis-je, c’est vous que j’ai vu à Healthful-House… Vous me reconnaissez ?… »

Lui se contente de me dévisager et ne daigne pas me répondre.

« Je suis le surveillant Gaydon, ai-je repris, le gardien de Thomas Roch, et je veux savoir pourquoi vous m’avez enlevé et mis à bord de cette goélette ?… »

Ledit capitaine m’interrompt d’un signe, et encore, ce signe, n’est-ce pas à moi qu’il s’adresse, mais à quelques matelots postés près du gaillard d’avant.

Ceux-ci accourent, me prennent les bras, et, s’inquiétant peu du mouvement de colère que je ne puis retenir, m’obligent à descendre l’escalier du capot de l’équipage.

Cet escalier n’est à vrai dire qu’une échelle à