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Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/192

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face au drapeau.

nombre peut être évalué à une centaine, d’après celui des cellules de Bee-Hive.

Lorsque je passe, ces gens ne font aucune attention à moi. À les examiner de près, ils me paraissent s’être recrutés d’un peu partout. Entre eux, je ne distingue aucune communauté d’origine, — pas même ce lien qui en ferait soit des Américains du Nord, soit des Européens, soit des Asiatiques. La coloration de leur peau va du blanc au cuivre et au noir, — le noir de l’Australasie plutôt que celui de l’Afrique. En résumé, ils semblent pour la plupart appartenir aux races malaises, et ce type est même très reconnaissable chez le plus grand nombre. J’ajoute que le comte d’Artigas est certainement sorti de cette spéciale race des îles néerlandaises de l’Ouest-Pacifique, alors que l’ingénieur Serkö serait Levantin, le capitaine Spade d’origine italienne.

Mais, si ces habitants de Back-Cup ne sont pas reliés par un lien de race, ils le sont certainement par celui des instincts et des appétits. Quelles inquiétantes physionomies, quelles figures farouches, quels types foncièrement sauvages ! Ce sont des natures violentes,