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Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/283

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le sword aux prises avec le tug.

De cette réponse catégorique, j’aurais dû conclure que le malheur est consommé, si, à l’intonation hésitante de sa voix, je n’avais senti une fois de plus qu’il ne fallait pas s’en rapporter aux paroles de l’ingénieur Serkö.

25 octobre. — L’effrayante aventure à laquelle je viens d’être mêlé, et comment n’y ai-je pas laissé la vie !… C’est miracle que je puisse aujourd’hui reprendre le cours de ces notes interrompu pendant quarante-huit heures !… Avec un peu plus de bonne chance, j’eusse été délivré !… Je serais présentement dans un des ports des Bermudes, Saint-Georges ou Hamilton… Les mystères de Back-Cup seraient dévoilés… La goélette, signalée à toutes les nations, ne pourrait se montrer dans aucun port. Le ravitaillement de Back-Cup deviendrait impossible… Les bandits de Ker Karraje seraient condamnés à y mourir de faim !…

Voici ce qui s’est passé :

Le soir du 23 octobre, vers huit heures, j’avais quitté ma cellule dans un indéfinissable état de nervosité, comme si j’eusse éprouvé le pressentiment de quelque événement grave et prochain. En vain avais-je voulu demander