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Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/351

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face au drapeau.

Grand Dieu !… c’est un bâtiment de mon pays qui a devancé les autres et qu’un inventeur français va anéantir !…

Non !… Cela ne sera pas… Je vais m’élancer sur Thomas Roch… Je vais lui crier que ce bâtiment est français… Il ne l’a pas reconnu… il le reconnaîtra…

En cet instant, sur un signe de l’ingénieur Serkö, Thomas Roch lève sa main qui tient l’étui de verre…

Alors les sonneries jettent des éclats plus vibrants. C’est le salut au drapeau… Un pavillon se déploie à la brise… le pavillon tricolore, dont le bleu, le blanc, le rouge se détachent lumineusement sur le ciel.

Ah !… que se passe-t-il ?… Je comprends !… À la vue de son pavillon national, Thomas Roch est comme fasciné !… Son bras s’abaisse peu à peu à mesure que ce pavillon monte lentement dans les airs !… Puis il recule… il couvre ses yeux de sa main, comme pour leur cacher les plis de l’étamine aux trois couleurs…

Ciel puissant !… tout sentiment de patriotisme n’est donc pas éteint dans ce cœur ulcéré, puisqu’il bat encore à la vue du drapeau de son pays !…