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Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/65

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face au drapeau.

avait conservé tout son sang-froid, se sentît soulevé, puis descendu à fond de cale.

L’enlèvement étant accompli, il semblait que l’Ebba n’avait plus qu’à quitter son mouillage, afin de redescendre l’estuaire, à traverser le Pamplico-Sound, à donner en pleine mer. Et, cependant, il ne se fit à bord aucune de ces manœuvres qui accompagnent l’appareillage d’un navire.

N’était-il donc pas dangereux, pourtant, de demeurer à cette place, après le double rapt opéré dans la soirée ? Le comte d’Artigas avait-il assez étroitement caché ses prisonniers pour qu’ils ne pussent être découverts, si l’Ebba, dont la présence à proximité de Healthful-House devait paraître suspecte, recevait la visite des agents de New-Berne ?…

Quoi qu’il en soit, une heure après le retour de l’embarcation, — sauf les hommes de quart étendus à l’avant, — l’équipage dans son poste, le comte d’Artigas, Serkö, le capitaine Spade dans leurs cabines, tous dormaient à bord de la goélette, immobile sur ce tranquille estuaire de la Neuze.